Avoir un cancer, réussir l’acceptation!

Par Sondes Nechi

Après mon témoignage on m’a beaucoup demandé comment j’ai fait pour passer directement de la phase du choc à la phase d’acceptation du cancer sans passer par les phases de déni, de colère, de dépression ou de marchandage.

La phase du choc n’a duré que quelque secondes car je m’en doutais déjà (plusieurs signes: ma sœur qui débarque chez moi pour passer quelques jours avec moi et insiste pour être là quand je vais voir mon médecin, ma tante qui avait une mine épouvantable et qui était tellement stressée qu’elle semblait être au bord de l’implosion et le langage corporel de mon médecin quand il parlait à ma tante).

La phase d’acception a commencé dans le bureau de mon médecin. Quand il me l’a annoncé, il était bienveillant et surtout très encourageant, cela m’a rassurée.

Et puis j’ai eu un flashback. Je me suis souvenue d’un stage que j’avais effectué dans le service d’oncologie pédiatrique à l’hôpital d’enfant de Tunis (service où on s’occupe des enfants cancéreux)… c’était l’un de mes meilleurs stages. Ce stage m’a beaucoup appris sur le plan professionnel, social et humain…

Lors de ce stage j’avais été accueillie dès le premier jour par M, un homme très sérieux et qui avait l’air sévère. Il était toujours d’une incroyable ponctualité et m’a appris comment travailler correctement mais surtout à respecter le patient.  Il connaissait le nom de tous de « ses » enfants, savait quelles étaient leurs activités préférées et connaissait bien entendu le nom de tous les parents.

Les enfants l’adoraient car il  les traitait comment des personnes et non pas comme des cas ou dossiers. Ce que j’ai appris de lui c’est de bien observer mes patients pour savoir comment les aider et ne pas me contenter d’administrer les médicaments et m’en aller.

Dans ce service, ce que j’ai vu était incroyable.  Ces petits bouts de chou, qui semblaient si fragiles, avaient une foi inconditionnelle en Dieu. Quand on administrait la chimio à un enfant de 6 ou 7 ans (et même plus petit), il ne pleurait pas mais priait sans verser une seule larme. Il y avait aussi une fillette de 3 ans qui avait une tumeur au cerveau et qui a perdu la vue dont j’entends encore le rire dans mes oreilles.

Je voyais des enfants malades pleins de vie… certes fatigués mais avec un sourire d’ange et une joie de vivre qu’ils communiquaient autour d’eux.

Grâce aux moments vécus avec ces enfants, je me suis tout de suite sentie plus forte. Si eux ont été capables de dépasser la maladie et de croquer la vie à pleines dents, moi aussi je pouvais y arriver.

En sortant du bureau du médecin, j’étais déjà prête à vivre ce nouveau challenge et j’ai décidé d’avoir foi en dieu d’une façon inconditionnelle et de profiter de la vie sans perdre mon temps à me morfondre sur mon sort. Cela n’aurait servi à rien de toute façon, à part pourrir ma vie et celle de votre entourage.

Beaucoup de malades se referment sur eux même comme une huître. J’aimerais leur demander si cela en vaut la peine, si ça leur apporte quelque chose. Si on doit mourir bientôt, quelle image voudrait-on laisser dans la mémoire de nos proches? certainement pas celle de la maladie ou d’une personne triste qui a baissé les bras.

Cela ne sera pas mon cas!!!

D’abord, j’estime que personne n’est éternel, on va tous mourir un jour ou l’autre. Ensuite, j’ai encore beaucoup à donner à ce monde. Et je veux qu’on se souvienne de moi comme d’une personne pleine de vie et souriante.

C’est vrai, des fois j’ai des coups de blues (je suis humaine après tout) mais ça ne dure que quelques minutes et personne ne s’en aperçoit.

Vous voulez connaitre la recette et le remède ?

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C’est simple et surtout pas trop cher. Cela se trouve juste à côté de vous : vos parents, conjoints, votre famille et vos amis.

Ils sont source de joie et votre remède-miracle alors ne leur rendez pas la vie impossible.

La maladie n’est pas seulement la votre, elle touche aussi toutes les personnes qui vous entourent et vous aiment.

Parfois, cela les affecte même encore plus que vous, vous, vous avez toujours la possibilité de vous battre, c’est votre décision mais eux sont totalement impuissants et cela les tue à petit feu. Évitez de leur rendre la tâche encore plus difficile. Battez-vous pour vous mais pour eux aussi!!!

Je ne pense plus au nombre d’années qui me restent à vivre mais plutôt à la qualité. La douleur n’est que physique, la laisser me vaincre et devenir aussi une souffrance morale est hors de question, c’est ce qui me tuerait!

Ne baissez jamais les bras, la vie est souvent un combat, ne vivons pas en lâches!!

C’est à vous de choisir comment vivre cette maladie, personne ne peut le faire à votre place.

 


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View Comments (4)
  • Bravo je vous admire et je vous félicite pour votre incroyable courage et grande foi. Vous avez raison, la vie ne se compte pas par le nombre d’années mais par la qualité des moments vécus et de ce qu’on a pu donné aux autres.
    L’homme a déjà gagné plusieurs défis depuis le début de l’humanité et c’est grâce à cela que la science progresse et que ce qui n’etais pas possible devient possible. Gardez espoir. Vous nous apprenez une grande leçon de vie

  • Je vous dis bravo, belle leçon de courage, c’est pas donné à tout le monde,garde ta Foi c est ta force et tu es bien entourée par ta famille c’est le plus important. Bonne continuation à vous.

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