La vie ne s’arrête pas après le divorce

Par Lilia Belaïd

Même si j’ai cru que si. Mon mari m’a quittée après 8 ans de mariage pour une autre femme. Je venais d’avoir notre 2ème enfant. Je croyais que tout allait bien dans notre couple alors qu’il avait une relation avec elle depuis plus d’un an. Et pourtant, il m’avait fait un enfant.

J’étais dévastée, à terre. Je n’avais plus envie de vivre mais il le fallait pour mes deux petits. J’ai avancé pas à pas, jour après jour, d’une minute à l’autre, en mode survie. Je n’arrivais pas à croire à ce qui m’arrivait. Comment avait-il pu me faire ça?

Il m’a fallu un an pour arrêter de pleurer la nuit en m’endormant. Puis il l’a épousée. Et ma rechute a été terrible. Je rêvais de les tuer tous les deux. J’espérais que leur maison prenne feu. Chaque fois que j’entendais parler d’un accident, je pensais « Mon Dieu, faites qu’il leur arrive la même chose« . Je n’arrivais pas à tourner la page.

Tout le monde me disait que j’étais jeune, que je referais ma vie mais ça n’avait pas de sens pour moi. Ma vie c’était lui et les enfants. Je ne voulais pas d’une autre vie.

La douleur a fini par se tasser, mais elle était toujours là, en sourdine, sous la forme d’une tristesse constante. Je ne croyais plus en la vie. Plus rien de bien n’allait m’arriver.

Il m’a fallu beaucoup de temps pour ressentir à nouveau des choses, pour éprouver de la joie ou de l’enthousiasme. Mais ça a fini par arriver. J’ai recommencé à sortir, à rencontrer du monde. On me présentait des gens.

Je me suis vite rendue compte qu’une femme divorcée était très souvent un plan cul, sans plus. Cela fait 5 ans que j’ai divorcé et il n’y a eu aucun homme qui en valait la peine.

Jusqu’à il y a 4 mois. Je sais, vous allez penser que 4 mois, c’est trop tôt pour savoir. Mais je l’ai su la première minute. Je l’ai su quand on s’est regardé. Je l’ai su quand il m’a pris dans ses bras la première fois. C’est LUI. Il est là. Il est arrivé dans ma vie après 5 longues années et l’aimer est la chose la plus délicieuse qui existe. Savoir qu’il existe, qu’il respire le même air que moi, qu’il est à portée d’un sms, d’un coup de fil, d’un rendez-vous est une joie impossible à décrire.